A Saint-Denis, près de la cité des Cosmonautes, avec l’accord de la municipalité, 50 familles Roms occupent un terrain de la ville. Certains riverains ont décidé de monter une association pour les faire partir.
L’enquête a commencé il y a plusieurs années quand, petit à petit, ma mère s’est transformée. Des troubles de la mémoire, de l’élocution, une grande fatigue se sont mis en place si doucement, que nous ne les avons d’abord pas remarqué ou que nous avons simplement pensé qu’elle vieillissait. Elle est ensuite devenue allergique aux odeurs artificielles et à de nombreux aliments, pour finir par ne plus en manger que quinze. Mais aucun médecin n’est parvenu à comprendre les causes de ces différents symptômes qui s’amplifiaient. Pensant qu’elle faisait une dépression, ils lui ont conseillé de voir un psychologue.
Les amalgames dentaires ou plombages, ces petits morceaux gris que beaucoup d’entre nous portons en bouche, ne contiennent en fait pas de plomb mais sont constitués à cinquante pour cent par l’un des toxiques les plus puissants du monde : le mercure. Celui-ci se libère en petites quantités qui se stockent dans l’organisme et détruisent, selon les autorités de certains pays, à petit feu notre santé. C’est pourquoi l’Allemagne, l’Autriche, la Suède, le Japon et la Russie en ont restreint l’usage, et que la Norvège les a interdits. Mais en France nos autorités sanitaires considèrent que la libération du mercure est inférieure aux seuils de toxicité et les dentistes continuent d’en poser. Des gens pourtant luttent pour la reconnaissance officielle de leur intoxication au mercure dentaire. Personne ne veut les croire, personne même, ne veut les écouter, et notre autorité sanitaire les a classés cas psychiatriques. Avec eux pendant une heure, il sera affaire d’intime conviction, de contestation des certitudes, et peut-être… de lancement d’alerte.
Ils ont entre 45 et 55 ans, sont agriculteurs intensifs, sans aucune culture militante. Ils sont de droite, parfois très à droite. Rien ne les prédestinait à devenir contestataires de l’agriculture chimique, sur laquelle ils avaient au contraire tout misé. Mais suite à des ennuis de santé graves, liés aux produits phytosanitaires, ils vivent une évolution de leur pensée. Malades, culpabilisés par les institutions qui leur ont pourtant souvent caché les dangers de la chimie de synthèse, ils se perçoivent à la fois comme victimes et responsables, parfois même comme empoisonnés et empoisonneurs, révélant au travers des contradictions dans lesquelles ils sont pris, aussi bien les enjeux actuels du système capitaliste, qu’une culture singulière oscillant entre fierté et hantise du regard des autres.
Cela se passe à Dôle, dans le Jura, au sein d’une réunion de l’association « Phytovictimes » qui regroupe des paysans utilisateurs de pesticides. L’enjeu à travers leurs témoignages est de dessiner les contours du système tentaculaire pour lequel ils travaillent et de saisir si et comment il serait possible, à leur échelle, de sortir de la chimie pour se tourner vers le bio. « Pour ça j’ai besoin de lui, dit Denis Camuset en parlant de son fils qui va reprendre l’exploitation, j’ai mené bien des combats, mais le passage en bio est certainement le plus dur ! Ce qui rend difficile le changement du système, c’est tout l’aspect psychologique, on a tellement été bercé dans une autre mentalité. Réduire les pesticides c’est reprendre une formation, c’est changer tout un système, c’est aussi la peur financière je crois, car on ne sait pas où on va. »
Avec : Les membres de l’association « Phytovictimes » Les agriculteurs du village de La Loye dans le Jura Les sociologues Nathalie Jas et Christian Nicourt
Inquiets pour l’avenir de leur métier et en colère contre le gel de leur salaire, des éboueurs de la ville de Paris demandent des comptes à leur DRH. Jusqu’où iront-ils ?
1ère diffusion le 10/11/2011
Reportage : Inès Léraud Réalisation : Lionel Quantin (et Alexandra Malka)
Lou et sa voisine Luyana ont 5 et 7 ans. Elles habitent un hameau perdu des Pyrénées, en Ariège. Elles ne vont pas à l’école, et passent leur temps à se promener dans la montagne autour de chez elles, ou à se disputer.
La vie sauvage #1 : Lou
Nous faisons connaissance avec la jeune Lou, qui, allant chercher des œufs au poulailler, nous parle avec appétit des cuisses de ses poules.
La vie sauvage #2 : La fuite
Luyana nous entraîne dans sa fuite solitaire vers les forêts de sa montagne, sur la piste des blaireaux, des renards, … et des lutins.
La vie sauvage #3 : L’école buissonnière
Photo prise par Luyana
Le sac à dos de Lou ressemble-t-il à un cartable ? Une dispute de haute importance à ce sujet, conduit Lou et Luyana à philosopher sur l’école, qu’elles ne connaissent pas.
La vie sauvage #4 : Le repas sur l’herbe
Promenade champêtre et pique-nique lors desquels se dessine ce qui oppose Lou et Luyana.
La vie sauvage #5 : Les sortilèges de Luyana
Quand la douce Luyana se promenant dans sa montagne, entend au loin des coups de fusils de chasse, elle devient comme une lionne en cage.
La vie sauvage #6 : Le poulailler de Lou
Débat dans le poulailler, entre Lou la-dévoreuse-de-cuisses-de-poulet, et Luyana la végétarienne.
Impossibles à mécaniser, les montagnes ariégeoises, après avoir été désertées par les paysans dans les années 60, ont laissé la place à de nombreux migrants en quête d’une autre manière de vivre, loin du consumérisme et du matérialisme, depuis les hippies des années 70 jusqu’aux néo-ruraux d’aujourd’hui.
On croise dans ces montagnes qui semblent parfois coupées du monde moderne, des milliers de familles qui inventent des modes de vie surprenants : habitations-cabane, vie en autoproduction, enfants qui font l’école à la maison.
Les habitants n’ont pas toujours internet, et vivent parfois à plusieurs heures de marches dans la montagne. C’est aussi au Maxil que nous nous installerons, le bar-restaurant devenu le QG de la vallée de Massat, pour les croiser, et pour découvrir avec eux, leur pays si fascinant et si méconnu.
Aujourd’hui nous vous emmenons près du quartier arabo-gitan de Perpignan, dans un endroit idéal pour rêver, chanter ou danser, une boîte à musique grandeur nature, une maison ouverte aux musiques populaires et amateurs… un endroit inclassable où l’on peut apprendre et pratiquer le rap, la rumba, le jazz, ou le rock : la Casa Musicale. Difficile en effet de décrire la Casa Musicale : à cet instant peut-être, des danseurs hip-hop s’exercent, un big band de jazz s’enflamme, quelques musiciens gitans concoctent un disque dans un studio d’enregistrement, un film est projeté dans la salle Jean Vigo… Découvrir la Casa Musicale ne peut se faire non plus sans découvrir le quartier arabo-gitan qu’est Saint-Jacques. Nous partirons en balade dans ses ruelles escarpées, et dans les recoins de la Casa, avec notamment, les rappeurs Nemir, RCAN et Poussière Urbaine, les guitaristes Antoine Tato Garcia, Abraham et Dony, et les adolescent(e)s d’un cours de chant… Pour écouter en ligne ou podcaster : http://www.franceinter.fr/emission-il-existe-un-endroit-a-perpignan-a-la-casa-musicale
« Sur les Docks » propose la biographie sonore en deux épisodes d’un personnage marquant du 20ème siècle, mais encore méconnu : Henri Pézerat. Parmi les hommes qui ont essayé de contribuer à améliorer le monde en le rendant plus juste et humain, et qui y sont parvenu, il y a Henri Pézerat. Disparu l’année dernière à l’âge de 80 ans, il a passé 35 ans, oui 35 ans, à travailler sur des questions de santé au travail. Si des milliers d’ouvrières et d’ouvriers de divers industries ont été reconnus en France comme victimes de maladies professionnelles, s’ils ont obtenu la reconnaissance de la faute inexcusable de leurs employeurs qui avaient conscience du danger au moment où ils les exposaient à des cancérogènes, c’est en grande partie grâce à lui.
Sa première lutte, la plus longue et la plus importante est celle contre l’amiante. Elle commence dans le climat politique des années 70 à Jussieu et aboutit à l’interdiction du minéral en 1996 ouvrant au droit à la réparation des victimes.
Au coeur des Pyrénées-Orientales, dans la petite ville de Elne près de Perpignan, il existe un château appelé « Château d’en Bardou » dont on a récemment découvert qu’il avait servi en 1939 et 1944 de maternité pour des républicaines espagnoles internées dans les camps du Roussillon, ainsi que pour des juives ou des tziganes, persécutées pendant la seconde guerre mondiale.C’est ainsi que la jeune Elisabeth Eidenbenz, qui avait pris la direction de la Maternité dans le cadre de l’aide humanitaire suisse, a permis de mettre au monde et de sauver plus de 600 enfants de près de 20 nationalités !Partons aujourd’hui à la découverte de cette histoire, avec les acteurs de son ressurgissement : Nicolas Garcia, maire d’Elne et petit-fils de Républicain Espagnol, Tristan Castanier historien, Célia Garcia, Serge Barba, et Guy Eckstein, enfants nés à la maternité d’Elne, ainsi que Florence Dumahut, médiatrice culturelle de la Mairie d’Elne.Un reportage d’Inès Leraud.