La spirale des antidépresseurs

La spirale des antidépresseurs

Télérama.png
 ci-dessus : article paru dans Télérama le 19 nov 2008
 

La prévalence de la dépression dans la population générale est très importante : une personne sur six environ ferait une dépression au cours de sa vie. 80% des suicides lui seraient attribués. Cela représente un enjeu sanitaire important pour la médecine, et un enjeu économique considérable pour l’industrie pharmaceutique, notamment depuis l’invention d’un traitement brevetable : l’antidépresseur.

Pourtant, les antidépresseurs actuels ne répondent toujours pas à la demande sanitaire : ils ne fonctionnent sur le patient qu’au bout de trois à quatre semaines ; ne fonctionnent pas du tout chez une personne sur deux environ ; parfois même sont efficaces chez un patient une première fois, mais pas une deuxième… enfin, une méta-analyse effectuée sur plusieurs antidépresseurs, dont le Prozac, publiée il y a peu dans la prestigieuse revue PLOS a montré combien il serait difficile de différencier l’efficacité d’un antidépresseur de celle d’un simple placebo pour les dépressions d’intensité faible et moyenne…

Chaque année ce sont des milliers de molécules que l’industrie pharmaceutique conçoit pour tenter de trouver une meilleure réponse aux symptômes de la dépression. Seules quelques-unes sortiront des laboratoires de chimie, pour arriver jusqu’à l’obtention d’un brevet, à une négociation de prix avec la sécurité sociale et à une mise sur le marché.

Comment expliquer l’approche très moléculaire de la dépression ? Doit-on médicaliser toutes les dépressions ? Comment, surtout, souci économique et souci sanitaire peuvent-ils s’entendre ?

C’est à la porte de deux institutions, l’une publique, l’autre privée : le service de psychiatrie de l’hôpital Sainte Anne, et le laboratoire Lilly France, 10ème au rang mondial des firmes pharmaceutiques, que nous avons décidé de frapper, pour répondre à ces questions, et pour donner un autre éclairage à la relation médecin-patient, par des entretiens enregistrés en parallèle.

Avec :
Sabine A., patiente ;
Céline Goldberger , psychiatre de l’industrie chez Lilly France ;
David Gourion , psychiatre notamment à l’hôpital Sainte Anne, ancien enseignant à Paris Descartes ;
Jean-Pierre Olié , professeur de psychiatrie, chef du service psychiatrie l’hôpital Sainte-Anne ;
Myriam Zylberman , responsable des affaires économiques chez Lilly France.

Merci aux neurobiologistes Marie-Hélène Thiébot , Bénédicte Amilhon , Salah El Mestikawi , Michel Hamon , Laurence Lanfume, la pharmacienne Florence Loiseau , les psychiatres Franck Baylé , Philippe Fossati et Frédéric Rouillon

Pour écouter c’est ici :

Fichier audio intégré

Page de l’émission sur le site de France Culture : Cliquez ici

Revue de presse

Télérama.png 002.png
Télérama
19 novembre 2008
L’humanité
24 novembre 2008

 

Liens utiles

Le blog de David Gourion

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *